Jean-Yves Dionne

samedi 1 mai 2010

L’herboristerie: traditionnellement efficace!

De toutes les médecines alternatives et/ou complémentaires, l’herboristerie est probablement la plus traditionnelle. En effet, les racines de l’herboristerie plongent dans l’histoire ancienne, la nuit des temps. Dans toutes les contrées, à toutes les époques, l’homme s’est traité par les plantes médicinales de son environnement.

Quelle est la différence entre herboristerie et phytothérapie?

C’est plus une question de sémantique qu’autre chose. De façon générale, on peut dire que le terme phytothérapie fait référence à l’utilisation d’extraits standardisés, de remèdes préparés pour des indications spécifiques (comme ce qu’on retrouve sur les tablettes des pharmacies et boutiques d’aliments naturels). L’herboristerie, quant à elle, prône l’usage de plantes complètes, selon un protocole individualisé. Dans la réalité, la distinction entre les deux est plutôt floue. On voit des phytothérapeutes utiliser des plantes complètes lors de traitements personnalisés et vice versa. Selon Marie Provost, herboriste et propriétaire de l’herboristerie La clef des champs: «Le terme herboriste est plutôt réservé à ceux qui herborisent, donc récoltent et transforment des plantes sauvages, toujours de façon traditionnelle.» La notion de synergie des différentes molécules contenues dans une plante est aussi un concept très important en herboristerie.

Dans un contexte universitaire, l’herboristerie porte un autre nom: on appelle ça de l’ethnobotanique. Des chercheurs vont dans d’autres pays pour y étudier l’usage traditionnel des plantes et en reviennent avec des thèses de doctorat. Chez nous, outre les thèses, c’est aussi ce que font nos herboristes.

Qui consulte en herboristerie, et pour quel motif?

Il n’y a pas de clientèle type en herboristerie. Pour certains, l’herboristerie constitue la dernière chance, lorsque rien d’autre n’a fonctionné, alors que pour d’autres, elle constitue la thérapeutique de premier choix.

Les motifs de consultation sont très variés: prévention, infections mineures, problèmes du système nerveux, problèmes de peau, fatigue, soutien de grossesse (plantes nutritives comme le framboisier, et le trèfle rouge), etc. Dans certains cas, les résultats sont très rapides (quelques heures à peine pour le soulagement des symptômes du rhume avec des plantes comme l’hysope ou l’achillée millefeuille), alors que dans d’autres, il faut un traitement de fond, régulier et à plus long terme.

En tisane, en salade ou en onguent?

Les plantes sont habituellement transformées selon l’usage auquel elles sont destinées: des teintures mères (concentrés liquides de plantes), généralement pour un usage oral; des plantes séchées pour les infusions, décoctions et bains de pieds; des onguents et des crèmes pour des usages topiques, etc. Évidemment, comme ce sont généralement des plantes qui poussent chez nous, rien ne vous empêche d’en agrémenter vos salades!

Écoutez la rencontre avec Capucine Chartrand, herboriste de Québec, à L’après-midi porte conseil.

 

Écoles d’herboristerie

La formation d’herboriste s’échelonne sur 3 à 4 ans à temps partiel. Voici trois écoles d’herboristerie du Québec.

À Montréal:

· Flora Medicina, http://www.floramedicina.com/; (514) 725-7542 ; 1-877-356-7201

· Académie herboliste, info@academieherboliste.com; (514) 274-4240 ; 1-866-777-7426

À Lantier:

· L’Herbothèque, http://www.herbotheque.com/; (819) 326-4516

Regroupement

La Guilde des herboristes (http://www.guildedesherboristes.org/) regroupe 350 sympathisants à la cause (producteurs, professeurs, etc.) ainsi qu’une aile professionnelle qui rallie des herboriste-thérapeutes accrédités. Pour être accrédité par la Guilde, un herboriste doit présenter un portfolio, être évalué lors d’une entrevue et subir un examen de ses compétences.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire